29 avril 2006

Retour au supermarché...

Oui, décidemment j'aime bien observer les gens au supermarché. J'aime les observer d'une manière générale, mais j'ai toujours trouvé que les magasins, et les grandes surfaces en particulier étaient un endroit des plus instructif. L'obligation rituelle de "faire les courses", subie avec plus ou moins de bonne humeur suivant le jour, l'état général de fatigue ou la récente dispute avec le conjoint, fait que bien souvent les masques tombent, et, au milieu de cette fourmillière paradoxale, chacun se comporte comme si il était parfaitement seul...

Je parlerais un de ces jours des multiples indélicatesses, impolitesses et autres menues contrariétés que nous nous infligeons les uns aux autres sous prétexte d'achat et par désir "d'en finir" le plus vite possible...

Pire encore, je crois qu'il faudrait un blog spécifique pour relater l'attitude d'un nombre croissant de personnes envers les commerçants, mais ce n'est qu'un reflet parmi d'autres de la médiocrité croissante de cette société, ça aussi, il faudra que j'y revienne un jour.

Mais mon propos du jour sera une fois de plus pour relater une "chose vue", un de ces menus détails de la vie de tous les jours, une anecdote dénuée d'intérêt, si ce n'est celui que je prend à la retranscrire ici du mieux que je peux.

Attendant en file indienne à la caisse pour pouvoir moi aussi triomphalement poser mes achats sur le tapis roulant (voir le précédent billet sur ce thème), je regarde distraitement la caisse immédiatement à ma droite où une femme dispose une montagne de merdier (copyright Roland Magdane) sur ledit tapis. Un garçon d'un peu moins de 20 ans, visiblement chargé de l'entretien, arrive alors, poussant un ubuesque et très peu manoeuvrable chariot bleu encombré de tout l'attirail réglementaire, balais, fioles de détergent, rouleaux de papier absorbant et poubelle intégrée. Il fais signe à cette femme qu'il doit passer de l'autre côté, elle s'écarte, abandonnant à regret sa pyramide inachevée. Il s'engage dans l'étroit passage, et c'est là que le film comique commence.

Le chariot, trop large, ne passe pas et reste bloqué. Le pauvre garçon a beau pousser de toutes ses forces, rien à faire, les détecteurs anti-vol (ça a un nom précis ces trucs ?) bloquent la marche triomphale de la propreté. Qu'à cela ne tienne, il fait le tour. Dans la plus pure tradition keatonnesque, il déploie la même énergie à tirer l'engin qu'il en avait mis à le pousser. Las, ça ne marche pas mieux. De là où je suis, je vois bien ce qui bloque : une sorte de support en plastique sur lequel repose le balai, précairement retenu par un logement de la même matière. Devant ses efforts aussi irréfléchis qu'infructueux, il repousse alors sa trotinette hygiénique dans le magasin, manquant au passage de faire tomber ce balai, que je surveille depuis le début, sur votre serviteur. Je le rattrape au vol, et le renvoie à peu près à sa place normale, je dis à peu près car notre malheureux héros, arrivé maussade à la caisse, en repart furieux et sans ralentir...

Il passe derrière moi, et s'en va vers ma gauche, à la recherche d'un passage plus large. C'est là que je réalise que ce gars n'est pas malchanceux. Non. Il est con. Si à ma droite se tenait une caisse semblable à celle où j'attendais depuis de longues minutes maintenant, à ma gauche se trouve une double barrière servant d'issue de secours, faussement condamnée d'une chaîne en plastique aux maillons coupés...

Comme de bien entendu, il passe devant sans lui accorder un regard, et poursuit sa quête trop loin pour que je puisse continuer à le suivre des yeux. Je finis par accéder au tapis et payer, j'avais presque oublié l'incident, quand, saisissant mon sac (le fameux sac carrefour...), je vois mon protagoniste à quattre pattes entre les deux caisses, en train d'étaler consciencieusement sur les dalles ce qui m'a semblé être le contenu d'un yaourt cassé. Par où est-il passé en fin de compte ? ne puis-je m'empêcher de penser. La pensée suivante sera pour constater qu'une éponge n'est pas vraiment ce qu'il se fait de mieux pour ramasser le yaourt par terre. Surtout quand on a des kilomètres de sopalin sur son chariot...

1 commentaire:

  1. haha !! c'est typiquement toi!! de la pure prose "sammyenne"!! belle chute!!

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