28 novembre 2008

Chronique des clip, crap, bang, vlop, zip...

On n'accorde pas assez d'importance aux onomatopées. Paf, ça c'est dit. Il est temps de faire cesser cette injustice, quitte à taper du poing sur la table. Comme ça : boum. Briling degling chling ting font les verres qui s'entrechoquent. Aïe fait le bloggueur rédacteur en se massant la main. Eh oui : l'air de rien, ces petits mots sont plus importants qu'ils en ont l'air. Ah mais si. Je ne suis pas toc toc, c'est vrai de vrai. Hum, comment dire ? Pfff, c'est compliqué. Rhaaa, je ne trouve pas mes mots. Bouh-ou-ouh, je n'arriverai jamais à finir ce texte.

Tant pis, ce n'est pas grave, je vais continuer à faire des tic-tic-tac avec les touches de mon clavier, ou alors tac-tac-tac quand je m'énerve et que j'appuie plus fort. En tout cas les machines à écrire ça fait tap tap tap tap... ding ! Les ordinateurs ne font pas ding. Jamais. C'est tout juste si ils font un woouum grave et modulé de temps en temps, suivi d'un message expliquant que l'on a commis une erreur tellement grave que le système ne s'en remettra peut-être pas. Enfin, ça c'est seulement si vous avez Windows. Qui fait Dadidadoum au démarrage.

Répétons le : les onomatopées c'est important. Sans elles, nous ne saurions pas que les chiens font ouah ouah, ou alors wouf, et parfois grrr. Sans elles, pas de pin-pon des pompiers, pas de ding-dong des cloches, pas de glou-glou au goulot. La vie serait triste et terne comme une page d'annuaire.



Heureusement, Pierre Enckell et Pierre Rézeau prennent les onomatopées au sérieux. A tel point qu'ils en ont fait un dictionnaire, que j'ai découvert l'autre jour à la bibliothèque. Un dictionnaire tout entier empli de plouf, dzing, chtac, vlan, poum, cuicui, floc, pan, badam.
Avec des wip, des clip, des crap !
Bang !
Vlop !
Zip !
Shebam !
Pow !

Mais c'est un dictionnaire avant tout, avec une préface ennuyeuse, une introduction à pâlir, un index et une bibliographie. Il traite l'onomatopée sous tous ses aspects, c'est un vrai sujet de culture générale qui nous concerne tous, comme dirait la madame de la télé. L'ouvrage, d'un format agréable, s'organise en deux parties : un classement thématique, très utile pour rechercher le bruit exact que fait la chauve-souris en volant en zig-zag d'un réverbère grésillant à un autre, un soir d'automne dans l'Ardèche. Ou alors pour vérifier si la bouteille que l'on débouche, elle fait poum, ploum, ou bien pop. Ce n'est pas évident.

La deuxième partie est un classement alphabétique, ce qui n'est pas très surprenant, dans un dictionnaire. Il se nourrit en outre d'un florilège de citations, pour la plupart romanesques, car l'onomatopée n'est pas d'un usage limité à la bande dessinée, comme des esprits chagrins pourraient se l'imaginer.

Et tout ça est publié par un éditeur aussi savant que réputé, qui a publié les travaux de messieurs sérieux comme Bergson (Le rire de l'onomatopée), Dumézil (Le mythe indo-européen de l'onomatopée), ou Emile Durkheim (Le suicide de l'onomatopée) : Les Presse universitaires de France, les fameuses Puf.

Pif, paf, puf.

Bang !
Vlop !
Zip !
Shebam !
Pow !
Blop !
Wizz !

***

(merci à Serge Gainsbourg pour sa collaboration)

25 novembre 2008

Bunnies suicide : c'est la mort du p'tit lapin (ma pauv' dame)

Quand les lapins veulent se suicider, ils choisissent rarement la simplicité. Humour noir.


 
  
 

Je ne pouvais pas résister au clin d'œil à Star Wars : 
  
 

Via

22 novembre 2008

Found photos : un double exemple de la puissance des réseaux

Il y a des billets qui ont une histoire ; celui-ci en est-un.

J'ai découvert le site Found photos sur Ecrans hier, mais je me suis arrêté là, me contentant de le classer (ou plutôt le jeter) dans mes favoris Netvibes (un clic sur la petite étoile, et hop, disparu dans le grand rien des tuyaux virtuels).

Or, mes favoris Netvibes, tout comme mes bookmarks Delicious, sont renvoyés via Twitterfeed sur mon compte Twitter. Ce qui a permis à l'observateur Plouceur (encore lui !) d'en faire son miel.



Pour ce qui est du site en lui-même, son contenu se présente en deux lignes, que je recopie de l'article d'Ecrans :
Comme son titre l’indique, FoundPhotos (littéralement Photos trouvées) est une suite, un flux ininterrompu de photographies trouvées sur le net. Cela n’est pas une sélection d’objets graphiques comme on trouve sur Fffound et ses petits frères. Mais des photos de la vie de tous les jours, des images privées, mais pourtant mises à disposition du public via les réseaux.


19 novembre 2008

On écoute bien les chevaux

Des chevaux qui chantent en se tenant debout sur leur pattes arrières, ça n'existe pas ?




...eh bien si !

Les archives du magazine LIFE disponibles sur Google

Je ne sais pas si c'est la nouvelle du jour (il se passe quand même des choses plus importantes), mais c'est le nouveau buzz Google, que j'ai lu un peu partout ce matin : les archives du magazine américain LIFE sont désormais disponibles (ou en voie de l'être) sur Google.

Créé par Henry Luce en 1936, LIFE est l’une des institutions de la vie, médiatique, culturelle et artistique américaine. Centrée sur l’image, la revue a vu passer les grands noms du reportage photographique (Robert Capa, Margaret Bourke-White, Alfred Eisenstaedt, George Silk, etc.) Hebdomadaire, puis mensuelle, elle commence à connaître des difficultés à partir de 2000 pour finalement arrêter la publication papier en 2007. Depuis, elle existe toujours sur Internet, et poursuit son travail d’édition de livres de photographies. Via Ecrans



http://images.google.com/hosted/life


Les archives (pellicules, plaques de verre...) sont toujours en cours de numérisation et viendront alimenter les résultats de Google recherche d'images.

Comment les consulter ? Soit via cette page dédiée, soit en filtrant les résultats de recherche en utilisant "source:life" (lien : exemple avec Dijon) à la suite de sa requête dans Google images.

Via : 

Wordle - Nuage de tags Delicious

Cela faisait un petit moment que je ne m'étais pas amusé avec Wordle... Voici le nuage résultant de mes tags dans Delicious.


Un américain sur deux est paumé devant un ordinateur

Un américain sur deux est paumé devant un ordinateur, ça veut dire : ne sait pas comment ce machin s'allume. Eh oui. Au pays de Google et Microsoft. Comme quoi...

J'ai vu cette petite information cocasse sur Ecrans ; l'article d'origine est publié sur The Inquirer. Je ne saurais trop vous en conseiller la lecture.

Sur les 2054 adultes interrogés dans l’empire Bush, 48% disent avoir besoin de quelqu’un qui leur montre comment faire et où se trouve le bouton “marche”. En cas de problème ils ne sont qu’à peine plus d’un quart à penser se débrouiller seuls. Se débrouiller seul peut aussi vouloir dire prendre un marteau et éliminer le problème. [...] Plus de 15% ont laissé tomber et se sont payé des donuts à la place.
Hmmmmmm… donuts.

Marat revisité




Marat by David Revisited by *djailledie on deviantART


Via Plouceur


Pour mémoire, l'oeuvre originale :

La mort de Marat, Jean-Louis Jacques-Louis David
Musée royaux des beaux arts de Belgique

14 novembre 2008

Martine aime les roses... et les éléphants

Une nouvelle couverture "Martine" détournée, en forme de petit clin d'oeil à Olivier à propos d'un certain congrès dont on parle ces jours-ci... Très honnêtement, je m'en f... à en point, vous pouvez pas savoir. Mais je n'ai pas pu résister à créer cette image ; on va dire que c'est un rapprochement intempestif...


Martine strike back

Je viens de découvrir cette bonne nouvelle sur le blog de Fanette, une gentille lectrice : Martine, ou plutôt le générateur de couvertures détournées, est de retour ! Il faut vite se dépêcher d'en profiter et faire mumuse avec, parce que je pense que Casterman aussi va contre-attaquer d'ici peu...


Ca se passe ici : http://www.cafe-philo.net/index.php


Et voici mon œuvre :


13 novembre 2008

Devisons gaiement

Tu m'connais, j'suis tolérant. J'ai rien contre ces gens là. J'en connais même, ouais, j'ai des amis qui sont... comme ça. Enfin des amis, on se comprend hein, des relations... enfin, des relations, tu vois ce que je veux dire ! Des connaissances quoi !

Non... ça me gêne pas d'en parler mais... ouais pas ici quoi, je connais du monde. On pourrait s'imaginer des trucs, tu sais comment sont les gens. Tout le monde ne peut pas être comme moi, open... tolérant. Ben ouais mon pote, chuis tolérant moi, ça t'étonne à ce point ?

Allez, à la tienne !

Parce que tu vois, on dira ce qu'on veut, mais les mentalités, elles évoluent pas si vite que ça. Ah ben si, t'as qu'à regarder les infos : dès qu'il y a un problème, c'est eux qu'on accuse. Ouais d'accord c'est facile, mais n'empêche, doit bien y'avoir une raison, non ?

Et puis tu me diras pas que c'est pas vrai qu'ils contrôlent pas la télé ! On en voit tout le temps, aux infos, chez Ruquier, chez Drucker aussi, partout ! J'ai rien contre eux, mais tu comprends, au bout d'un moment... Tu demandes qui c'est qu'est normal !

Patron ! Tu nous remet ça ?

J'en étais où ? Ah oui, les... les autres, là. C'est pas des gens comme nous, faut bien l'dire. Comment t'dire ? On fréquente pas les mêmes milieux, c'est clair (rire gras). Et puis même la façon de s'habiller, la façon de parler, y sont pas pareils... Mais bon, j'te dis ça, ça me choque pas, tu m'connais, hein Dédé, chuis tolérant... mais j'comprend qu'y en aient qui comprennent pas... c'est normal.

Y'en même qui pensent qu'il faudrait tous les éliminer, tu vois l'genre ? Tous contre un mur, et pan, pan ! Et après on serait plus heureux sans eux... Ouais, y'en a qui pensent ça. Michel par exemple. Ben ouais. Moi j'trouve qu'il exagère. C'est vrai qu'ils nous gonflent des fois, mais moi, je préfère en rire, ils me font marrer, et j'me dis que c'est pas eux qui vont m'empêcher de penser c'que j'ai envie de penser tu vois ?

Allez, une dernière ! Ca c'est de la boisson d'homme !

Mais t'en penses quoi, tu dis rien depuis tout à l'heure. T'as pas d'opinion ? C'est pas possible ça, d'avoir pas d'opinion ! Tu peux tout m'dire, tu sais, t'as même le droit de penser qu'ils sont moches, puants, que c'est des parasites, des inférieurs, on est en démocratie, t'as le droit de tout dire !

Rien me choque moi, j'suis tolérant ! Eh ouais ! Et tu sais c'que j'me dis mon Dédé ? Ben des fois j'me dis que ça aurait pû nous arriver à nous aussi... nous aussi on aurait pû en être... t'marre pas ! Nous aussi on aurait pû en être... des hommes politiques.


Bon, j'te laisse Dédé, Maurice va encore m'engueuler parce que j'suis en retard. Fais la bise à Claude de ma part.

***

Comme l'a si bien dit Chateaubriand, il faut être économe de son mépris, tant est grand le nombre de nécessiteux. Disant cela, je pense à M. Christian Vanneste ; la bêtise aussi est une menace pour la survie de l'humanité, comme il dit.

Pour aller plus loin sur ce sujet :

05 novembre 2008

Un nouveau printemps pour l'Amérique

Comme beaucoup de personnes, j'ai appris la nouvelle par la radio du matin ; comme beaucoup de personnes, elle m'a mis le sourire aux lèvres. Non que je pense cette élection capable de changer la face du monde, mais comme beaucoup de personnes, je veux voir, dans l'arrivée au pouvoir de Barack Obama, un symbole d'espoir. Une nouvelle frontière ouverte à nouveau ; un nouveau printemps pour l'Amérique.

Je me souviens avoir respecté, les larmes aux yeux, une minute de silence en mémoire des victimes des attentats du 11 septembre, je me souviens de l'angoisse partagée, de la ferveur et de la compassion qui s'étaient emparés du monde entier. Nous étions tous américains alors.

Mais cela cessa dans les mois qui suivirent : les lois liberticides, les mensonges, les tortures, Abou Ghraïb après Guantanamo. Le chaos de la guerre, et la violence aveugle répondant à la violence aveugle. Nous apprîmes à détester les Etats-Unis, du moins ce côté sombre qu'ils nous montraient.

Mais depuis ce matin, j'ai de nouveau envie d'être fier de l'Amérique. L'Amérique des grands hommes et celle des héros ordinaires évoqués par Obama. Les années à venir seront sans nul doute difficiles, la tâche s'annonce rude, et sûrement demain les critiques commenceront. Mais ce soir j'ai envie de rêver.

Rêver comme le pasteur Luther King lui-même n'avait pas osé le faire. A son époque, un homme noir ne pouvait pas s'assoir à la même table qu'un blanc. C'est aussi pour cela que nous avons tous l'impression de vivre un instant historique. C'est aussi cela que nous aimons dans l'Amérique.

Oui, ce soir, j'ai envie que l'Amérique me fasse à nouveau rêver.

03 novembre 2008

Début d'automne

J'aime des matins d'automne l'impalpable brouillard, quand il est encore tôt et que ses volutes cotonneuses diluent la perspective du bout de la rue. Bas sur l'horizon, un soleil lointain infuse à travers la vapeur glacée, tel un sachet de thé plongé dans de l'eau chaude.

Le froid est désormais bien plus mordant qu'aux premiers jours de septembre, et au charme de la marche dans ce paysage qui se dévoile s'ajoute une dose de pragmatisme : le dégivrage d'un pare-brise aurait pris le même temps que celui occupé par cette ballade matinale.

Au fil des pas, les silhouettes des bâtiments familiers se dessinent peu à peu ; avancer dans le brouillard c'est jouer avec une ardoise magique qui fonctionnerait à l'envers : l'image est de plus en plus nette à chaque enjambée.

Au fil des pas on s'interroge, la marche favorise la réflexion parait-il, et il n'est pas prouvé que le froid endorme toute pensée. L'haleine que l'on exhale participe t-elle à la brume ambiante ? Se lèvera t-elle avant la fin de la matinée ? Ce serait dommage, tant il est vrai que l'on n'apprécie jamais autant la quiétude studieuse quand le monde extérieur s'abolit dans le blanc et le gris.

Au fil des pas on observe la nature domestiquée qui s'étale à côté du trottoir ; il n'y a pas encore de givre sur les arbres et les feuilles retombantes des plus grandes plantes, mais les premiers prémices en sont visibles à l'envers des brins d'herbe, un reflet tout juste blanc, brillant sous la croissante lumière oblique qui le révèle, et disparaissant à mesure de la progression de celle-ci.

Tout de noir et blanc couvertes et jaillissant d'un buisson proche, deux pies s'envolent effrayées par le bruit des feuilles entassées, craquelées et piétinées. Elles sont jaunes ou bien rouges, luisantes de la rosée du matin et forment sur le sol une couverture bariolée condamnée à disparaître dans un délai de quelques semaines.

Cette fois ci, c'est vraiment l'automne.