27 septembre 2011

Ils sont fous ces gaulois...

On savait déjà que les schtroumpfs étaient d'affreux staliniens antisémites, voilà que l'on nous apprend aujourd'hui qu'Astérix est un nazi. C'est Michel Serres, que l'on a connu plus inspiré, qui a pondu cette théorie fumeuse sur France Inter, le 18 septembre dernier. La preuve tient selon lui dans le cocktail explosif suivant : règlement des conflits par la force (il est pas frais mon poisson ? ...chic une bagarre !), éloge de la drogue (la potion magique...) et mépris de la culture (pauvre Assurancetourix)

Notre bon philosophe aurait-il perdu sa vis comica ? Peu importe, tout le monde a le droit de dire des bêtises de temps en temps. Même si elles sont grosses enveloppées, hein Obélix ?

Mais cela n'était pas le but de ce billet. Je voulais me faire l'écho d'une excellente nouvelle : Albert Uderzo passe la main. Non, je n'ai pas fait de faute de frappe, et ce n'est pas un raccourci simplificateur : au vu de la nullité abyssale des 5 derniers albums, on peut même dire qu'il a un peu trop attendu. Encore que ce ne soit pas Uderzo le dessinateur qui pose problème, mais bel et bien Uderzo le scénariste.Mais grâce lui soit rendu d'avoir eu le courage de passer la main, pour éviter à Astérix le sort tragique de Tintin, icone vitrifiée, juste bon à jouer les pompes à fric.

Le nom des remplaçants sont désormais connus : il s'agit de Jean-Yves Ferri au scénario, et des frères Bogdanov Frédéric et Thierry Mébarki au dessin.

Et c'est une excellente nouvelle, par Toutatis !

26 septembre 2011

Cesaria Evora tire sa révérence

Cesaria Evora a annoncé la semaine dernière qu'elle mettait fin à sa carrière, pour raisons de santé. 


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J'ai toujours beaucoup aimé Cesaria Evora : sa voix rauque, oscillant entre la légèreté et la mélancolie, restera pour moi l'incarnation de la saudade, cet état particulier où la beauté est la dernière élégance du désespoir.

Cet article veut lui rendre hommage, à travers une trop courte sélection glanée sur le web.


Saudade

Petit pays


Besame mucho

Miss Perfumado

Cabo Verde

Mar azul


Et le duo avec Bernard Lavilliers, déjà évoqué sur ce blog - Elle chante

23 septembre 2011

Défense et illustration de la langue française

Je croyais jusqu'alors, assez naïvement, que l'utilisation de l'anglais pour faire genre (mais quel genre au juste ? moderne ? jeune ? dynamique ?) était l'apanage de la grande distribution, des marques, du commerce au sens large. J'en ai encore eu ce que je croyais être la preuve il y a deux semaines, au centre commercial, en lorgnant d'un œil torve deux publicités se succédant sur un panneau (1)



Telle grande enseigne distribuerait donc de la fringue "with love since 1841", tandis que tel industriel de l'agroalimentaire nous vanterait sa "so good" alimentation. Et je ne parle même pas de l'accroche, oups pardon, la baseline, du premier, mettant l'accent sur une collection "Mix & Match".

Pitoyable. On est loin du temps où les tickets de métro étaient chic et choc...

Et je n'avais pas vu le pire. Rentrant à la maison, je jette un œil à la newsletter (hum...) d'OWNI, et commence la lecture d'un article titré "Les pureplayers [sic] doivent prendre plus de risques". Admettons que le terme soit entré dans le langage (presque) courant, encore que le dossier s'intitule "Les médias en ligne à l’âge de raison", ce qui est au moins aussi compréhensible, et plus... français.

Mais c'est l'article éponyme qui m'a achevé. Pascal Riché s'exprime, à propos de la nouvelle maquette de Rue89, en ces termes non dénués de grâce, de poésie, et d'anglicismes inutiles : 

On va rester très participatif, non pas top-down mais plutôt bottom-up, avec le format “face aux riverains” notamment, et en insistant sur le fact-checking.

Je ne sais pas vous, mais moi, après "participatif", je ressens comme un vague malaise. En quoi est-ce plus porteur de sens d'utiliser ces termes ? En quoi des expressions comme "de haut en bas", "de bas en haut", "montant" ou 'descendant" auraient-elles dévalorisées son propos ? Aurait-il eu l'air moins professionnel ou moins sérieux ?

Ou est-ce pour préparer le lancement d'un Street ninety-nine ? 


(1) : Comme mon téléphone ne sait que téléphoner, j'ai extrait ces deux images des sites des marques respectives, à savoir C&A et Sodebo.

12 septembre 2011

Triste anniversaire, 11 septembre !

11 septembre 2001 - 11 septembre 2011 : triste anniversaire, et belle occasion pour nombre de sites, journaux et magazines de tomber dans le marronnier de la commémoration, et d'aligner les poncifs sur le fait que tout le monde se souvient de ce qu'il faisait ce jour là, où il était, comment il a réagi. Évidemment. Bel enfonçage de portes ouvertes.

Ce que j'ai choisi de retenir du 11 septembre 2001, outre un sentiment d'horreur indicible qui me fait frémir dès que je repense à ces heures passées devant l'écran, dans l'angoisse d'un événement encore plus terrifiant (il s'est passé quelques heures pendant lesquelles on ne savait pas combien d'avions avait disparu exactement), c'est un angle relativement passé sous silence par les médias : celui des libertés que nous avons perdus depuis. Pas par la faute du terrorisme, celui-ci n'a servi que de prétexte.

Grâce soit rendue au Monde, qui a publié un article sur tout ce qui a changé dans notre vie quotidienne depuis les attentats, toutes ces libertés que nous avons perdues. C'est un sujet qui me tient à coeur : j'en parlais déjà au mois de mai, ne comprenant pas la joie frénétique de certains face un évènement aussi inutile que la mort de Ben Laden : justice d'exception, surveillance accrue, alibi pour les Etats totalitaires, pour reprendre la présentation faite par OWNI d'une application recensant les législations antiterroristes adoptées au lendemain de l'effondrement des tours.

http://stm-own.france24.com/0911/

L'état d'urgence devenu permanent, les législations d'exceptions qui se banalisent, la surveillance généralisée qui ne devrait pas inquiéter ceux qui n'ont rien à cacher... on en vient à se demander dans quelle mesure le terrorisme n'a pas bon dos.

Les terroristes meurent, les menaces changent, les libertés perdues ne reviennent pas.