21 décembre 2012

On n' a pas fini de rire

On n'a pas fini de rire, disait Daniel Schneidermann en conclusion de son article sur le facétieux Hollande faisant sortir Mélenchon par une porte et entrer Draghi par une autre. Ce qui prouve que l'incitation à la rigolade est donnée au plus haut niveau de l'Etat. Ce n'est pas une mauvaise chose, car tout va mal. OWNI s'arrête, C'est pas sorcier aussi, le sperme français n'est plus ce qu'il était. La duchesse souffre de nausée matinales sévères. L'avenir est préoccupant. Même la fin du monde est reportée sine die, alors qu'on avait tout préparé depuis si longtemps. Il y a eu méprise. On s'est mal compris. Ce n'est pas l'apocalypse, c'est la partouze cosmique. Les experts les mieux informés, les spécialistes en chant cristal diphonique, auto-guérison de l'âme et médecine cosmique arc-en-ciel, postés à Bugarach, nous promettent "une révélation qui descendra dans chacun de nos corps, [...] une incroyable décharge d'énergie, l'équivalent de 10000 orgasmes d'un coup". Ceux qui ne ressentiront rien (il faut être à Bugarach pour que ça marche) pourront toujours se consoler avec un peu de lecture. Le magazine britannique Literacy review s'est livré à l'étude des passages les plus croustillants de l'année écoulée, et nous livre un palmarès plus prometteur qu'une vague trilogie polissonne propulsée en tête des ventes par la magie du marketing. L'on découvre émerveillé des choses délicates et romantiques comme "Mon sexe baignant dans la joie comme un poisson dans l'eau" ou "Il a joui tel un trampoline hurlant". De telles comparaisons laissent l'homme songeur. Surtout s'il aime à pratiquer le trampoline ou la pisciculture.

Voilà qui devrait promouvoir la lecture. Certaines personnes se livrant à cet exercice semblent en retirer quelque profit. Leur vocabulaire s’accroît, leur expression s'améliore, leurs qualités rédactionnelles s'en ressentent. Le moment de demander une promotion à leur chef s'en trouve avancé d'autant. En outre, et ceci est prouvé depuis Montaigne, elle peut faire oublier les nausées matinales, fussent-elles sévères. Noël approche, les petits lecteurs chanceux trouveront au pied du sapin "A rule is to break". Comme c'est en anglais, ils prendront de l'avance pour plus tard. On découvre, entre autres conseils utiles, qu'il faut penser par soi-même, ne pas ressembler à tout le monde et peindre des choses sur la télé. Conseils que je m'efforce d'appliquer au quotidien en ce qui me concerne. Sauf penser par soi-même, c'est bien trop fatigant. C'est d'ailleurs bien souvent un effort inutile, puisque l'on en est réduit à tâter l'éléphant. Jolie expression tirée d'un conte bouddhique où des aveugles découvrant un éléphant, affirment successivement qu'il s'agit d'un tube, d'un éventail, d'une colonne, d'un mur ou d'une corde. De Bugarach à Washington, nous sommes bien nombreux à tâter l'éléphant. Mais bien peu à reconnaître que nous sommes aveugles. Il arrive cependant des repentirs tardifs, comme cette enquête du Sénat américain qui admet qu'avoir tâté l'éléphant de la torture pendant 11 ans de guerre contre le terrorisme était une terrible erreur. Nul doute que nous nous en repentirons longtemps. Un peu comme le pirate qui a diffusé les photos de Scarlett Johansson nue et qui vient d'être condamné à 10 ans de prison ferme. Ce qui est plutôt clément, vu qu'il risquait, selon des sources bien informées, entre 60 et 120 ans de prison. Scarlett Johansson vaut-elle autant ? Ça fait quand même cher la paire de fesses.

Qu'on leur mette une culotte et qu'on en parle plus. J'opterais volontiers pour le rouge car "par petites touches, le rouge est signe de dynamisme. Omniprésent  il devient agressif." C'est du moins ce que nous apprend TGV magazine du mois de décembre, toujours à la pointe de la mode. Le père Noël n'a aucun goût. 

Bonne fin du monde à tous. On n'a pas fini de rire.

06 décembre 2012

Chronique des choses probables


L’homme avisé lit les journaux. Cela lui permet de passer le temps, arborer un air important dans les transports en commun et se tenir au courant de la marche du monde. Grâce à cette habitude  il n’est pas démuni lorsqu’il s’entretient avec son chef de service, sa voisine de pallier ou sa boulangère et que ces estimables personnes lui apprennent que le Prince William et Kate attendent un enfant. Ce qui est probablement une nouvelle très importante. 

Les pigistes mal payés sont connus pour bâcler le travail, nous sommes donc dans l’impossibilité de savoir si cet enfant viendra à vélo, en train ou à bord d’une Rolls Royce, apparat royal oblige. Ni quand est prévu le rendez-vous. Et à quelle heure ? Et où ? Peut-être à Trafalgar square. Ou à Picadilly circus. Les enfants aiment beaucoup le cirque, cela me parait être une bonne idée. Les gazettes nous expliquant avec complaisance que “la duchesse souffre de nausées matinales sévères”, nous pouvons en inférer qu’ils ont rendez-vous sur un bateau, et qu’elle vomit son petit-déjeuner, comme le plus humble des sujets de sa royale majesté (que dieu la sauve), accrochée au bastingage, penchée au-dessus de flots sans doute peu au fait de la personne prestigieuse qu’ils bringueballent, chapeau envolé dans la tempête et se demandant pourquoi diantre le Premier Ministre s’est senti obligé de lui envoyer des félicitations pour une situation aussi humiliante. 

C’est probablement de l’humour anglais.

Les français ont moins d’humour. La maman du petit Jihad, 3 ans, vient d'en faire l’expérience. Le bambin a été envoyé à l’école arborant un T-shirt où il était marqué, devant : “Je suis une bombe”, derrière : “Jihad, né le 11 septembre”. On sent tout de suite le côté désopilant de la chose. La maîtresse n’a pas ri. La directrice non plus. Mis au courant, le recteur d’Académie s’est fâché tout rouge. Le ministre va probablement être saisi de l’affaire. Il en parlera sûrement mercredi matin au président. Gageons que cela le fera rire car cet homme passe pour avoir de l’humour ; accueillant Mario Draghi à l’Elysée, il fait sortir Jean-Luc Mélenchon par une autre porte et se gausse devant les journalistes de l’ingéniosité de son stratagème. Celui qui fut traité en son temps de capitaine de pédalo peut se prévaloir de garder le sourire et le cap du paquebot France au milieu des icebergs. Reste à savoir s'il les évitera.

Quant à l’oncle et à la maman de Jihad, ils comparaîtront prochainement devant un juge. Pas pour mauvais goût, le législateur n'ayant pas intégré cette notion passablement floue dans le Code Pénal. Mais pour "apologie de crime", ce qui est un peu plus embêtant. Il va évidemment de soi que les responsables des attentats commis dans le monde ces dernières années ont été fortement impressionnés par le message délivré par cet enfant et son T-shirt. La preuve : un récent rapport nous apprend que depuis que l’on mène la “guerre contre le terrorisme” il n’y a jamais eu autant d’attentats dans le monde. Sauf aux Etats-Unis. De leur point de vue, l’objectif est donc parfaitement atteint. Ils ont probablement des lois anti-T-shirt plus efficaces que les nôtres.

Mais tout cela n'est probablement pas bien grave au regard des nouvelles vraiment importantes. Pensez donc : la duchesse souffre de nausées matinales sévères. 

05 décembre 2012

Dave Brubeck parti avec le vent

Flûte, Dave Brubeck est mort :(

09 novembre 2012

Dites, qu'avez-vous vu ?

Graffiti lu sur un mur (je recopie tel quel, c'est dans ce genre de situation que je regrette que mon portable ne fasse pas de photos) :

L'Humanité bavarde, ivre de son génie,

Et, folle maintenant 
criant à Dieu, dans sa furibonde agonie :
ô mon semblable, ô mon maître, je te

Ça devrait vous évoquer quelque chose...

Mais oui, bien sûr :

" Ô cerveaux enfantins ! 

Pour ne pas oublier la chose capitale,
Nous avons vu partout, et sans l'avoir cherché,
Du haut jusques en bas de l'échelle fatale,
Le spectacle ennuyeux de l'immortel péché
La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide,
Sans rire s'adorant et s'aimant sans dégoût ;
L'homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide,
Esclave de l'esclave et ruisseau dans l'égout ;
Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote ;
La fête qu'assaisonne et parfume le sang ;
Le poison du pouvoir énervant le despote,
Et le peuple amoureux du fouet abrutissant ;
Plusieurs religions semblables à la nôtre,
Toutes escaladant le ciel ; la Sainteté,
Comme en un lit de plume un délicat se vautre,
Dans les clous et le crin cherchant la volupté ;
L'Humanité bavarde, ivre de son génie,
Et, folle maintenant comme elle était jadis,
Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie :
" Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis ! "
Et les moins sots, hardis amants de la Démence,
Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin,
Et se réfugiant dans l'opium immense !
- Tel est du globe entier l'éternel bulletin. "


25 octobre 2012

Pourquoi le Louvre à Abu-Dhabi et à Lens ?


Je ne passe pas souvent du côté de chez Thé au Jasmin, et c'est une erreur, car c'est toujours un régal pour les yeux. Aujourd'hui, j'ai découvert dans cet article de sublimes petites choses en ivoire,. Elles sont gothiques, précieuses, moyenâgeuses.(1)  

Il s'agit d'une descente de croix du XIIIème siècle dont le musée du Louvre se propose d'acquérir les deux statuettes manquantes pour compléter l'ensemble. Bravo. Les deux exquises babioles sont estimées à 2,6 millions d'euros(2). Tant mieux. Cet argent sera mieux employé là que dans des casques de CRS ou des voyages de ministre. Comme il manque encore 800 000 euros pour compléter la cagnotte, le musée lance un appel aux dons.

Seulement, la madame Michu qui sommeille en moi s'est offusquée, se demandant par la grâce de quel paradoxe il était possible d'ouvrir des "Louvre bis" à Abu-Dhabi et à Lens, et dans le même temps faire appel à la générosité publique pour enrichir les collections du musée. J'ai donc fait quelques recherches rapide sur l'oracle, et j'en ai retiré a à peu près ceci : concernant le Louvre-Lens, l'investissement est en grande partie pris en charge par l'Union Européenne, la région et le département. Pas par le musée lui-même. On peut être pour ou contre le projet (je n'ai toujours pas réussi à me décider entre l'idée géniale et le gaspillage), ce n'est pas lui qui obère la (faible) capacité d'acquisition du musée.

Pour ce qui est du pharaonique "Louvre des sables", la situation est un peu plus compliquée. S'y mêlent des problématiques d'influence dans une région stratégique, de diplomatie, et aussi de gros sous. Surtout de gros sous. Pour le Louvre et les musées associés à l'opération, Abu-Dhabi c'est avant tout une grosse tirelire de 400 millions d'euros tout de suite et un milliard sur 30 ans.

Il y a de quoi laisser aux vestiaires les interrogations sur le respect des droits de l'homme, la situation de la femme dans les émirats, la censure sur certaines oeuvres...

Madame Michu en est toute retournée. 

***

(1) Saint Jean (détail). ©Musée du Louvre - Photo Martine Beck-Coppola 
Du copyright sur la photographie d'un objet qui n'appartient pas encore au Louvre et qui vise à intégrer le domaine public... Comment dire... waouh !

(2) Soit 0,05 Kerviel. Je rappelle que le Kerviel est la nouvelle unité de mesure des flux financiers mondiaux, et que 1 Kerviel = 4 900 000 000 euros, ce qui représente quand même pas mal d'argent.


22 octobre 2012

L'homme qui rit au cinéma


J'ai découvert via Twitter la bande annonce d'une nouvelle mouture de L'homme qui rit au cinéma, avec Obélix dans le rôle d'Ursus et The Crow dans le rôle titre.

Au delà de la boutade, je suis un peu chagriné par l'aspect trop lisse, presque trop beau, du personnage de Gwynplaine : à peine une petite cicatrice de part et d'autre de la bouche. Je ne dis pas que c'est joli, mais ce n'est pas non plus monstrueux. Je trouve que cette propension à adoucir les monstres est une tendance assez pénible du cinéma "mainstream" actuel. 

C'est dommage, car c'est perdre une des plus grandes forces de l'oeuvre : l'homme qui rit, c'est la tronche du Joker avec l'âme de Bruce Wayne. Les précédentes versions filmées ne l'ont d'ailleurs pas loupé, que ce soit celle de Paul Leni (1928) ou celle de Jean Kerchbron (1971).


 Je ne sais pas si j'ai envie ou pas d'aller voir ce film. J'ai peur d'être déçu, à cause des réserves formulées ci-dessus, et n'ayant pas encore lu le livre, je ne voudrais pas m'imposer des images avant d'avoir pu imaginer les miennes. De plus, c'est une histoire qui me poursuit depuis suffisamment longtemps (voir ici et ) pour que je n'aie pas envie de la déprécier. 

18 octobre 2012

17 octobre 1961 - Un massacre enfin reconnu

J'évoquais, il y a un an et un jour, le massacre du 17 octobre 1961, massacre tabou pour la classe politique française. Le président Hollande vient de rompre ce tabou, et ça ne plait pas à tout le monde. 

Je suis assez effaré que des voix s'élèvent, à droite et très à droite, pour critiquer cette prise de position. 51 ans après ! Il serait peut-être temps de regarder le passé honnêtement, bien au-delà des clivages partisans. Reconnaître une faute n'est pas devenir moins bon, bien au contraire. Et ce n'est pas une preuve de faiblesse non plus, reconnaître sa responsabilité n'occulte en rien le fait que l'on puisse aussi avoir été victime.

L'occasion de revenir sur cette application lancée en partenarait par OWNI et El Watan, Mémoires d'Algérie, permettant de visiter des archives étatiques, militaires et privées, pour raconter "une autre guerre" que celle rapportée par les discours officiels. 


***

Revue de presse : 
Ce dernier article a d'ailleurs l'intérêt et l’honnêteté de revenir sur le silence des médias français à l’époque des faits, le silence politique pendant 50 ans, et aussi le silence côté algérien : "il s’agissait, pour le jeune Etat, de minimiser l’action des Algériens de France, pour mieux glorifier celle des combattants d’Algérie."

17 octobre 2012

Cadre de travail



J'aime beaucoup cette image, vue il y a quelque temps déjà sur Reddit. L'impression de nostalgie qui s'en dégage, liée au côté désuet savamment étudié de cet atelier de forgeron ; le fait de savoir que l'homme sur l'image est le père de la photographe ; le chien à ses pieds... L'impression, somme toute, de pénétrer dans l'univers d'une personne par l'intermédiaire de son lieu de travail. Ca me rappelle cette série de photographies, dont j'avais parlé il y a exactement 3 ans...

20 septembre 2012

12 septembre 2012

L'année des mooks


Mooks, c'est un mot très moche doublé d'un anglicisme utilisé pour désigner quelque chose de plutôt joli : ce drôle d'objet en papier apparu en 2008 avec XXI, cette publication qui n'est ni un livre ni un magazine ; bref, moitié book, moitié mag, un mook. Beurk. Je préfère dire "revue", mais les bobos et les accros aux néologisme diront mook. On ne va pas se fâcher pour ça. 

Cette brève se veut un addendum de celle du 29 août : De la concurrence pour XXI ; je viens en-effet de découvrir ce nouveau mot -moooook- et deux articles sur le blog erwanngaucher.com, qui me mâche le travail pour ce qui est de la présentation de cette fameuse concurrence que j'évoquais.

Le premier article recense ce qu'il appelle joliment "les enfants de XXI" ; le second traite plus spécifiquement de Long cours, mais je regrette qu'il n'ait pas noté l'aspect un peu trop opportuniste du projet, ce que n'a  en revanche pas manqué de faire le site de la bibliothèque municipale de Lyon, qui consacrait un dossier au sujet le 30 juin dernier (oui, j'ai sérendipitéïsé à mort encore, mais n'est-ce pas le but premier du web ?)
Tous ces titres ne sont pas motivés par le même élan et ne bénéficient pas des mêmes moyens. D’un côté, de jeunes journalistes guidés par leur seul enthousiasme se lancent sans gros soutien financier et fonctionnent avec des bouts de ficelle (Schnock, Le Tigre ...) ; de l’autre, de vieux routards de la presse disposant de gros moyens rédactionnels et commerciaux : France culture papier est un produit Radio France, We demain émane du groupe VSD... certains y verront un choix purement opportuniste.
Sources : 

10 septembre 2012

Terrance "Terry" Williams

Comme cela faisait longtemps que je n'avais pas cité Maître Eolas, je récidive aujourd'hui, en utilisant Storify pour mettre en avant une histoire pas très joyeuse -doux pléonasme- qu'il a publié sur Twitter. Les âmes sensibles sont priées d'arrêter leur lecture ici.

P.S. : à rapprocher de ceci et de ceci.

03 septembre 2012

Parallèle entre la chute de l’empire Kodak et l’inévitable déclin de l’industrie musicale

Shakey and Out of Focus!
Je reposte ici cet article écrit ce matin sur Seenthis 

***

Bonjour les gens ! Avez-vous regardé Capital hier soir ? Je ne veux pas ouvrir le débat sur l’intérêt et les limites de cette émission, juste partager un sentiment qui m’a frappé (aïe) en regardant le reportage sur la chute de l’empire Kodak.

On nous explique, en gros, que #Kodak s’est cassé la figure pour n’avoir pas su appréhender l’arrivée de la photographie numérique (qu’il avait lui-même inventé, ironie de l’histoire) ; une grosse entreprise de cette taille, avec ce passé, cette histoire, qui a fabriqué de la pellicule pendant 100 ans, ne pouvait de toute façon pas ou peu s’adapter à un tel changement : trop gros, trop de choses à remettre en question, etc. Bref, la chute était quasi-inévitable.

Je ne sais pas si, arrivé à ce stade, vous pensez comme moi, mais le parallèle avec l’industrie musicale m’a sauté à la figure : une grosse industrie, qui ne sait faire qu’une seule chose (vendre de petites galettes sur lesquelles sont enregistrées des pistes musicales), et qui doit faire face à une révolution complète de son environnement économique : la disparition du support physique.

Kodak a cru s’en sortir en vendant des imprimantes, parce qu’il pensait que les gens allaient continuer à imprimer leurs photos, alors que ce n’est pas seulement le support qui est bouleversé, ce sont aussi les usages. L’industrie de la musique croit s’en sortir en faisant voter, par des gouvernements complaisant, des lois liberticides visant à préserver leur marché, mais ils refusent d’admettre que c’est la pratique des usagers qui a changé. Si nous n’imprimons plus nos photos, pourquoi continuerions-nous à écouter notre musique sur de petites galettes ?

Alors que le constat de l’inéluctable faillite devant l’évolution des techniques et des usages semble aller de soi pour Kodak, personne, ni les industries du secteur ni les gouvernements, ne veut faire ce même constat et en tirer les mêmes conséquences pour la musique. On n’a pas fait de loi pour interdire aux amateurs de faire et partager leurs photos numériques que je sache. Il « suffisait » pourtant d’interdire l’appareil numérique pour sauver une industrie... Stupide ? Certes. Mais c’est exactement ce que l’on fait actuellement pour la musique...

31 août 2012

Philippe Delerm est-il un vieux con ?


Bien sûr que non. Et le fait qu'il s'obstine à ne pas vouloir se servir d'un ordinateur, préférant plutôt user d'une machine à écrire (pour laquelle il a acheté "une vingtaine de rubans d'avance") ne doit pas entrer en ligne de compte.

Mais ce n'est pas moi qui ai intitulé son dernier livre "Je vais passer pour un vieux con, et autres petites phrases qui en disent long". C'est lui tout seul. Il s'en explique à un jeune con, dans un entretien à Actualitté.
"Dire des toutes petites choses est capital, parce que c'est là qu'on révèle véritablement, et en faire la substance d'un recueil ne les grandit pas spécialement, il s'agit juste d'effacer l'hypocrisie en la nommant. On est tous pareils. On n'en parle pas, mais il y a dans ces phrases une sorte d'éternel humain."
A la façon de Ma grand-mère avait les mêmes, dont il pourrait être une suite, il s'agit d'un recueil sur les phrases que l'on prononce un peu trop facilement, en ne leur prêtant pas assez d'attention ; mais si ma grand-mère procédait au décorticage des phrases à double détente de la vie de tous les jours, le vieux con apparaît davantage comme des automatismes dérisoires pour combler le vide de la conversation...

Petit extrait de la table des matières, toujours via Actualitté : « Je vais passer pour un vieux con », « Quand on est dedans, elle est bonne », « Je vais relire Proust », « Les mots sont dérisoires »...

C'est pas tout mais faut que j'y aille ! 

29 août 2012

De la concurrence pour XXI


En feuilletant L'Express (c'est pas ma faute, je suis tombé dessus par hasard), je suis tombé -ça fait deux fois en une phrase, je ne suis décidément pas très stable- sur une publicité pleine page pour une nouvelle revue dénommée Long cours

J'ai été interpellé, comme on dit pour faire tendance, par la grande similarité avec XXI. Intrigué, j'ai consulté l'oracle, qui m'a renvoyé sur le site de cette revue toute neuve. Le beau site tout moderne, avec plein d'interventions de gens très enthousiastes et de coupures de presse, heureusement sans gravité.

Et c'est là que le bât blesse, comme disent les muletiers. Long cours reprend effectivement la même recette que XXI : 4 numéros par an, distribution en librairie ; des récits longs, un reportage en BD, des portfolios, un dossier thématique de trois reportages, des illustrations très graphiques ; petite touche de différenciation : le dossier consacré aux militantes comporte une fiction. Poussons la comparaison plus avant : l'éditorial reprend les arguments de Patrick de Saint-Exupéry présentant XXI : "renouer avec un journalisme hors des sentiers battus", "favoriser le long par-rapport au cours", "à l'heure des [...] réseaux sociaux"...

Mais quand XXI s'était lancé par le bouche à oreille de ses lecteurs, avec un budget réduit et au milieu des sarcasmes du reste de la presse, Long cours se pose d'emblée comme une publication adossée à L'Express (c'est marqué sur le site ; et si ce n'était pas le cas, cette vidéo se suffit à elle-même) et s'offre un gros lancement avec une débauche de moyens (internet, radio, publicité...), tout ça parce que certains se sont dit qu'il y avait un filon à exploiter...

Du coup, je suis un peu partagé entre un certain contentement (XXI fait des émules, ils ont gagné leur pari du  format "long" et "hors-actu") et le scepticisme devant l'aspect un peu trop marketing de l'objet...

Des lecteurs de XXI dans la salle ? 

23 août 2012

Fantaisie


Il parait qu'on ne nage pas dans l'Ain
Deux fois. C'est Héraclite qui dit ça.
Mais on peut visiter trois fois Troyes,
Pour le voir d'un oeil neuf. 

On peut monter les escaliers quatre à quatre, 
Puis partir cinq semaines en baillant.

On peut rouler très vite sur l'A6,
Pour arriver à Sète, 
et manger des z'huit, mais attendez décembre.
(les z'huit ça s'mange les mois où on fait brr)

grapheme-color synesthesia: numbers

08 août 2012

Chronique des absences et des conquêtes : Les déferlantes, roman-vagues

Je viens de lire un roman qui m'a accroché d'un bout à l'autre - malgré un style avec lequel j'ai eu un peu de difficultés durant les premières pages : Les déferlantes, de Claudie Gallay. Ce n'est pas vraiment de l'actualité littéraire, puisque il est sorti en 2008 et qu'il trônait depuis à peu près autant de temps dans notre bibliothèque, mais il s'est présenté un créneau dans mon agenda de lecture, l'été étant souvent la période la plus propice aux "rattrapages"...

Que dire sans dévoiler l'intrigue ? (d'autant plus que Madame Sammy ne l'a pas encore lu...) C'est un roman sur l'absence et la perte : chacun des personnages a perdu, ou recherche quelque chose. La narratrice pousse son chagrin devant elle comme Sisyphe son rocher, d'autres sont en quête de vérité, d'amour, de la paix de l'âme, d'absolu et parfois d'absolution.

Il y a là tout un petit monde, dans le presque huis-clos de cette presqu'île du bout du Cotentin : la narratrice, réfugiée à La Hague pour compter les oiseaux migrateurs, un sculpteur, sa sœur, l'idiot du village, une vieille folle, mais peut-être pas tant que ça, une petite fille au surnom d'oiseau, la patronne du bar, l'ancien gardien du phare, un  vieux monsieur monomaniaque de Prévert. Et puis Lambert, dont l'arrivée ou plutôt le retour dans le village va être la première pièce d'un puzzle qui va s'assembler inexorablement. 

PhareHague
Par Truzguiladh (-) [CC-BY-SA-2.5], via Wikimedia Commons

Il y a les vivants, et il y a les ombres ; ombres de ceux que la mort a pris, ombres de ceux que la mer n'a pas rendu, ombres de ceux qui sont partis un matin pour ne jamais revenir... Fantômes du passé rappelés dans des photos, des jouets, des lieux abandonnés.

La mer est omniprésente, toujours évoquée, parfois personnifiée, jamais prise à la légère. Elle donne à l'histoire son contexte, sa substance, sa respiration. La succession de chapitres courts et moins courts, les avancées dans l'énigme suivis de moments plus contemplatifs sont autant de flux et de reflux. Le dénouement marque la fin de la quête de chacun des protagonistes. Le roman, qui a commencé par une tempête, s'achève ainsi dans une relative sérénité.

20 juillet 2012

Une vie, Guy de Maupassant

Jeanne Le Perthuis est heureuse : tout à l'heure, son père va l'emmener hors du couvent où elle a passé ces dernières années. Et déjà, elle rêve. Elle rêve à sa vie qui commence, à l'avenir qui l'attend. Comme toutes les jeunes filles, elle rêve au prince charmant, celui qui arrivera forcément un jour, qui l'aimera, qui saura se montrer tendre... Bref, elle rêve au bonheur.

Le château des peuples
Il faut dire qu'elle est plutôt favorisée par la vie, Jeanne. Fille de tendres aristocrates normands, son avenir est tout tracé, en petits pointillés dorés. Elle a déjà le château pour abriter son futur amour, il ne reste plus à celui-ci qu'à apparaître. Le prince charmant rêvé entre en scène à peine quelques jours après. Vite donc. Trop vite peut-être.

Il prend l'apparence de Julien de Lamare, pas exactement tombé du ciel mais plutôt sorti de la bonne famille la plus proche ; il est beau, poli, attentionné, tout ce qu'il faut en somme - sauf qu'il est fauché, mais c'est pas grave, papa et maman Le Perthuis sont généreux. La vie, c'est si simple, le bonheur arrive si vite, les rêves de jeune fille semblent faits pour se réaliser. Les premières pages du roman sont un mol paradis de guimauve rose. Sauf que Maupassant va être cruel avec son personnage. La guimauve est fourrée au poivre. Contrairement à un certain presbytère cher au coeur de Rouletabille, le beau Julien va très vite perdre de son charme et de son éclat, révéler sa vraie nature violente, avare et hypocrite, tromper sa femme avec la domestique, puis avec la voisine, et finir tué par le mari d'icelle.
"Il semblait tout autre depuis le retour de leur voyage de noces, comme un acteur qui a fini de jouer son rôle et reprend sa figure ordinaire."
Oeuvres complètes illustrées de Guy de Maupassant. 23, Une vie / oeuvres complètes illustrées de Guy de Maupassant ; ill. de A. Leroux ; gravures sur bois de G. Lemoine
Source: gallica.bnf.fr
Il aura quand même le temps de faire un enfant à sa femme au passage. Piètre consolation pour celle qui croyait tenir là le bonheur de ses vieux jours : grandissant, il fera le malheur, le déshonneur, puis la ruine de sa mère. Recueillant l'enfant -né d'une prostituée- de son fils à la toute fin du roman, elle prononce cette phrase digne d'un Forrest Gump du XIXème siècle : "La vie, voyez-vous, ça n’est jamais si bon ni si mauvais qu’on croit."

Parce qu'elle a vraiment un petit côté Forrest Gump la Jeannette quand même. Même si dans son cas, il s'agit plus d'une tare liée à son éducation et à son milieu, qui ne l'a préparée à aucun des pièges de la vie : l'éternel piège de la séduction, l'illusion du mariage, la maternité, le rejet de l'Eglise... A ce titre, on retrouve dans ce premier roman de Maupassant des références à ses "maîtres" Flaubert et Schopenhauer : les illusions de Jeanne ressemblent assez à celles d'Emma, et sa vie ratée n'est pas sans rappeler celle de Félicité... Il ne manque que le perroquet, encore qu'il soit avantageusement remplacé par le bien nommé chien "Massacre". 

Qui aurait pu s'appeler Gâchis au vu de l'ampleur de celui-ci, même si le roman, et ce sera mon mot de la fin destiné à vous préserver l'envie de le lire, ménage un timide rayon d'espoir dans ses dernières lignes.

***
Cette chronique a également été publiée sur Livres-coeurs, un site que j'avais un peu perdu de vue...

27 juin 2012

Ma grand-mère avait les mêmes

Mes rapports avec Philippe Delerm sont ambigus. Certains de ses livres m'enchantent quand d'autres, j'en demande pardon par avance à ses fans, me lassent. Si les premiers sont très agréables à lire, les seconds donnent l'impression d'une vague répétition, d'une parodie plus ou moins volontaire, avec des phrases toujours tournées de la même façon, des tics d'écriture récurrents, et quelques adverbes qui tournent en boucle. Ils distillent un léger ennui me conduisant à ne les pas finir. Dans la première catégorie je range La première gorgée de bière, La sieste assassinée, Paris l'instant ou La tranchée d'Arenberg ; dans la seconde, Dickens, barbe à papa et autres nourritures délectables ou Le Bonheur. Tableaux et bavardages, décidément très ennuyeux malgré une bonne idée de départ.

D'autres sont dans un agréable entre-deux, on sent bien qu'il n'est pas à son meilleur, mais comme du Delerm c'est toujours vite lu et que l'on est sûr qu'il y aura de toute façon quelques bons passages, on va tout de même au bout. Ce fut le cas pour Ma grand-mère avait les mêmes, lu d'une traite il y a quelques jours, à l'occasion d'un voyage en train. 


Allez savoir pourquoi, quand je vis ce livre pour la première fois, je m'imaginai qu'il traitait des dessous de la grand-mère de l'auteur ; en fait, les dessous dont il est question sont ceux des petites phrases. Petites phrases du quotidien, mais je réalise en écrivant ces quelques lignes qu'elles dissimulent parfois la même tension que les fameuses "petites phrases" qui constituent l'essentiel du débat politique. La politesse convenue des situations stéréotypées dissimulant mal, pour Philippe Delerm, les petits agacements sous-jacents et les vacheries à peine voilées derrière les formules à l'emporte pièce.
Bien sûr, on pourrait surjouer l'amabilité du ton pour compenser la rigueur des propos, vous seriez gentil de m'en enlever un peu s'il vous plait. Mais on le sait. On est coincé. De toute manière, on en serait réduit à jouer le rôle du casse-pieds, et ce serait tellement peu dans la note, l'effervescence bon enfant du marché, la bonhomie de ce rapport humain que vous êtes venu chercher ici.
Extrait de : Y'en a plus, je laisse ?
J'aurais pu multiplier les citations, mais vous comprenez le principe : une phrase que tout le monde a pu dire  ou entendre au moins une fois, et le décorticage subséquent, presque psychanalytique, des motivations secrètes du locuteur. Quelques titres de chapitres particulièrement représentatifs : On ne vous fait pas fuir au moins ? Du côté de mon mari ; Par contre, je veux bien un stylo ; On peut le changer.

Et vous ? Y a t-il des phrases toutes faites de la vie de tous les jours qui vous agacent ?

13 juin 2012

En vrac #4

Vrac de choses trouvées sur le web ces jours derniers....

On peut tirer des généralités intéressantes sur la culture, même à partir des Télétubbies. Merci André Gunthert.
Mieux vaut regarder les Télétubbies avec ceux qu’on aime que les détester tout seul. Ou pour le dire autrement, ce n’est pas l’œuvre qui compte, mais les liens affectifs et sociaux que nous tissons avec.
Seb Sauvage est vraiment obsédé par Dwarf Fortress ; voici ce que j'ai lu dans son fameux Shaarli
En fait, c'est aussi une bonne leçon. Au lieu de gagner tout le temps à tous les jeux, on apprend à perdre. Le psychologue de comptoir que je suis oserait même dire que c'est peut-être une leçon de vie. Ou pas. En tous cas avoir des enfants en bas âge est intéressant: On les voit apprendre à gérer la frustration de l'échec, que ce soit perdre à un jeu ou ne pas réussi à fermer ses chaussures :-D [...] Parallèle (qui me semble intéressant): A l'école, on nous a toujours appris à ne résoudre que des problèmes qui ont une solution. Ce n'est pas forcément une bonne chose: Dans la vie, tout n'a pas forcément de solution (ou du moins de solution dont le coût est acceptable).
Va t-il falloir embaucher des geeks pour donner des cours de pédagogie ? Le hollandais volant s'attaque pour sa part à la philosophie, en répondant négativement à la question : le beau doit-il être utile ? Il prend pour exemple The Big Bang Theory, ce qui prouve bien que la démarche d'Olivier Pourriol est une bonne idée.
Peu importe si c’est beau, utile ou que ça plaise aux autres : vous avez fait quelque chose de brillant et avez utilisé à la fois votre imagination et vos connaissances techniques et théoriques pour réaliser quelque chose et c’est ça qui est magnifique. C’est tout le contraire de ce qu’on nous apprend à l’école !
***

Belle histoire lue sur le Framablog, celle du réseau Urban eXperiment (UX), des "hackers" qui oeuvrent dans l'ombre pour préserver le patrimoine culturel délaissé par l'Etat :
Ils se disaient que l’administration serait contente de s’attribuer le mérite de la restauration, et que l’équipe prendrait le relais pour entretenir l’horloge. Ils informèrent son directeur par téléphone, et proposèrent de donner plus de détails sur place. [...] L’administration décida plus tard de poursuivre UX en justice, en allant même jusqu’à demander un an d’emprisonnement et une amende de 48 300 euros de dédommagement. Le directeur adjoint de cette époque, qui est maintenant le directeur du Panthéon, alla jusqu’à employer un horloger professionnel pour reconditionner l’horloge dans son état originel en la sabotant de nouveau. Mais l’horloger refusa de faire plus que d’enlever une pièce, la roue d’échappement, la partie même qui avait été sabotée la première fois. UX s’infiltra peu de temps après pour reprendre la roue en leur possession, afin de la mettre en lieu sûr, dans l’espoir qu’un jour une administration plus éclairée saluerait son retour.
Je vous conseille de lire l'intégralité de l'article, même si il est un peu long ; il est effarant dans ce qu'il révèle sur la quasi-absence de sécurité dans les musées, l'étroitesse d'esprit de certaines administrations (ou des personnes qui les dirigent, ce qui n'est pas tout à fait la même chose) et le choix des priorités de sauvegarde de l'État, révélateur selon eux de l'état d'une civilisation :
Kunstmann a une vision assez peu réjouissante de la civilisation contemporaine, et à ses yeux cette affaire met en évidence beaucoup de ses défauts : son fatalisme, sa complaisance, son ignorance, son étroitesse d’esprit, et sa négligence. Les autorités françaises, nous dit-il, se soucient de protéger et restaurer le patrimoine adoré par des millions de personnes (le Louvre par exemple). Mais d’autres sites moins connus sont négligés, et s’il apparaît qu’ils sont invisibles au public (souterrains par exemples), ils se désagrègent totalement, quand bien même leur restauration ne nécessiterait qu’une centaine d’euros. UX prend soin du vilain petit canard : celui qui est étrange, mal-aimé, les objets oubliés de la civilisation française.
***

Réflexion édifiante sur la "pornification" de la publicité. Bref, le cul est partout, surtout dans la pub, mais tout va bien :
En passant devant les têtes de gondole bien exposées, je regarde toujours les nouveautés. Et là, j’ai ouvert un bouquin en à la couverture pas vraiment éloquante pour tomber devant la pire BD porno-scato-BDSM que j’ai jamais lue (et j’en ai lue des cochonneries, Youporn existait pas quand j’étais petit, mon gars). Une bande dessinée posée là, à l’entrée du rayon BD du Virgin Megastore de Grands Boulevards, à la disposition de n’importe quel gamin. [...] Et pendant ce temps, le gouvernement bienveillant nous protège du téléchargement illégal, de la cigarette de Gainsbourg et de la pipe de Tati. Certains gouvernements pensent même censurer le porno sur Internet. Laxisme incroyable d’un côté, répression forcenée de l’autre. Du grand n’importe quoi qui avantage les marques et les agences au détriment du “vivre ensemble” social.
Un article complémentaire pour mesurer un peu mieux l'étendue des dégâts ; voir aussi ce tumblr qui recense les sous-entendus graveleux et mêmes pas drôles des publicités.

Drôle de société.

***

Et très vite, pour finir : 600 personnes aiment ça - un sport sympa pour le week-end- un village vendu pour 520000 € - les jeux vidéos sont un art visuel - cauchemar - dites non au mouvement perpétuel - empaillez votre chat de manière... intelligente - combien de temps fallait-il pour aller de Burdigala à Lutetia en char à bœufs au mois de décembre ? (réponse : 24 jours) - les ouvrages traitant d'ésotérisme représentent près d'un tiers des 50 documents les plus téléchargés dans Gallica - arbres dans des silos abandonnés - mes voisins sont nuls - adieu M. Trololo

silo: planter for a tree

25 mai 2012

Towel day 2012


25 mai : c'est la journée de la serviette.  Nous rappelons donc à nos aimables visiteurs qu'en ce jour, la vitesse est limitée à 42 miles à l'heure, charge à vous de faire la conversion en euros ou en drachmes.

Aujourd'hui, tout le monde a 42 ans. Tout le monde habite au numéro 42 de sa rue, dans le département de la Loire, et  la journée ne durera que 23h42 (pour compenser, le 25 mai prochain durera 24h42);
Et personne n'oubliera sa serviette, c'est vraiment très important.

Towel Day - Pas de panique

 


14 mai 2012

C'est ainsi qu'un jeune noir du Zimbabwe a volé un manuel de physique supérieure

J'aime les livres aux titres alambiqués, ça me donne davantage envie de les lire que les autres. Parfois je suis déçu, souvent le contenu n'a rien à voir avec ce que le titre m'avait laissé imaginer, mais ce n'est pas grave, quand je tombe sur un titre comme "Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer" ou "Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants", c'est impulsif, j'ai envie de savoir ce qu'il y a derrière. Somme toute, trouver un bon titre, c'est un petit peu le marketing de l'écrivain.

C'est donc naturellement à cause de son titre que j'ai été amené à lire "C'est ainsi qu'un jeune noir du Zimbabwe a volé un manuel de physique supérieure", court essai (68 pages) de Doris Lessing.
La mamie des lettres anglaises y dresse le triste constat que dans les pays les plus démunis, en Afrique notamment, et essentiellement au Zimbabwe qu'elle connait bien, on rêve de posséder des livres, et plus généralement, d'accéder à l'instruction, clé permettant d'ouvrir les portes du monde moderne, tandis que dans la petite portion suréquipée de la planète, les enfants ne savent même pas qui est Goethe, et les journalistes se sentent obligés de préciser, dans leurs articles, "Goethe, l'écrivain allemand..."

Au final, les plus chanceux iront à l'école 2 ou 3 ans, années payées en kilomètres à pied ; les enfants de nos contrées, blasés et indifférents, se souciant pour leur part comme d'une guigne de l'existence d'une telle situation, et de Goethe, et de la littérature. La plupart deviendront ce qu'elle appelle des "barbares instruits", "personne longuement formée (et grassement payée) [qui] est, en dehors de sa discipline, totalement ignorante".

Pendant ce temps, de petits enfants d'Afrique qui ne savent même pas lire volent des livres, tellement l'objet est, pour eux, le symbole de l'accès à ce savoir dont ils rêvent :
Le coupable fut amené, sanglotant, devant ses juges, un instituteur, qui était un garçon de dix-neuf ans, et son assistant, un gamin de douze ans.
"Pourquoi as-tu volé ce livre ? "
Pas de réponse. L'enfant pensait peut-être, comme cela nous arrive souvent : "quelle question stupide."
"Tu ne peux pas le lire parce que tu ne sais pas lire. C'est à peine si tu peux le soulever. Pourquoi l'as-tu volé, pour quoi faire ?
- Je voulais avoir un livre à moi", avoua le malfaiteur dans un sanglot.
En sus de ces considérations, c'est un beau texte -avec un arrière goût nostalgique et pessimiste- sur la culture, le partage et la lecture : 
L'esprit d'une personne qui n'a pas lu ressemble à l'un de ces paysages où la poussière tourbillonne d'un horizon à l'autre.

24 avril 2012

Le sens de la vie (de l'univers et du reste), enfin !

Je partage beaucoup sur le web, pour peu que je sois interpellé, touché, choqué... par quelque chose. 
C'est de plus en plus souvent sur Seenthis, rarement sur Google+, de temps en temps sur Twitter seul (mais quasiment tout converge vers Twitter). Mais ça peut aussi être sur Tumblr (ici, ou ici, ou ici, ou bien ... hum) ou sur Scoop it

Mais quand quelque chose me plait vraiment, j'en parle sur mon blog !

Ce qui me plait vraiment ce soir, c'est cette petite BD, découverte via la chronique Vendredi c'est graphism de Geoffrey Dorne sur OWNI.


J'y vois des références geekesques et littéraires ; j'ai pensé tant à Douglas Adams (à cause du 42, de l'univers...) qu'à Borges (à cause de l'idée que chaque homme est tous les hommes, souvent développée dans ses histoires), et peut-être un petit peu aussi à Stanley Kubrick (ceux qui ont réussi à voir 2001 l'odyssée de l'espace jusqu'au bout comprendront).

Mais trêves d'interprétation, c'est là que ça se passe : http://www.sansemploi.com/bonus/l-uf

19 avril 2012

Tourisme dans le Jura, sic

Avez-vous entendu la dernière publicité diffusée par le comité départemental du tourisme du Jura, verdoyant département limitrophe de la Côte d'Or d'où je vous écris ces quelques lignes, sur ce média du siècle passé que l'on écoute dans la voiture, c'est comment déjà ? Ah oui, la radio. 

Écoutez donc, on en discute après.


Tu veux des rencontres, vivre une aventure, goûter mes spécialités gourmandes ?
Alors viens chez moi…
Je suis le Jura.
Rejoins-moi sur jura-tourism.com
Je t’attends.
Plus que de l'indignation (je réserve ce noble sentiment pour des sujets autrement plus graves que ces vétilles), ce que je ressens après avoir écouté ça, c'est de l'effarement. Un peu comme pour l'affiche de la journée portes ouvertes de l'ENIL, je ne peux m'empêcher de me demander comment des gens globalement sérieux, désireux de bien faire leur travail, qui ont fait des réunions, des séances de brainstorming, qui ont sans doute eu des tas d'idées intéressantes, ont pu en arriver à ça :  une voix de cougar en chaleur usant du champ sémantique de la séduction et de formules à double fond, dans une resucée des antiques publicités pour 36.15 ULLA.


Au moins le minitel rose avait-il le mérite d'annoncer clairement la couleur. Là franchement, c'est aussi pitoyable que ces publicité idiotes où l'on voit une fille à moitié nue pour vendre une tronçonneuse : on cherche le rapport, mais c'est en vain, car il n'y en a pas. 

Pire que l'agence qui a conçu ce spot -pour laquelle j'hésite encore entre la trop forte proportion d'obsédés sexuels ou le manque de femmes dans l'équipe- il y a les responsables qui l'ont validé. Des décideurs qui, après avoir mûrement réfléchi, ont choisi de dépenser l'argent qu'on leur a confié afin que l'image de leur département pour les années à venir ce soit ça. Une image du Jura usant de l'image de la femme objet de convoitise sexuel. Une image presque préhistorique, pour ne pas dire jurassique.

***

Je soumets donc, à titre de suggestion, un bonus à ces concepteurs et décideurs en panne d'inspiration ; ce qu'ils cherchaient à faire a déjà été fait, en mieux. Qu'ils cherchent donc d'autres pistes créatives. Diantre, ne sont-ils pas payés pour ça ?
Du temps que la Nature en sa verve puissante
Concevait chaque jour des enfants monstrueux,
J’eusse aimé vivre auprès d’une jeune géante,
Comme aux pieds d’une reine un chat voluptueux.

J’eusse aimé voir son corps fleurir avec son âme
Et grandir librement dans ses terribles jeux,
Deviner si son cœur couve une sombre flamme
Aux humides brouillards qui nagent dans ses yeux,

Parcourir à loisir ses magnifiques formes,
Ramper sur le versant de ses genoux énormes,
Et parfois en été, quand les soleils malsains,

Lasse, la font s’étendre à travers la campagne,
Dormir nonchalamment à l’ombre de ses seins,
Comme un hameau paisible au pied d’une montagne.

Charles Baudelaire, La Géante, in : Les fleurs du mal, 1857

18 avril 2012

Le 18 avril, c'est la Saint Desproges

Le 18 avril, c'est la Saint Desproges. J’aurais pu chercher quelques aphorismes assassins, mais je n'ai pas le temps, aussi sombre-je dans la facilité en pratiquant la vidéo de rattrapage.


D'autres vidéos chez le toujours excellent Guy Birenbaum, qui m'a rafraichit la mémoire ce matin !

Comme bonus, je mets celle-ci pour ma part ; c'est toujours aussi bon :


04 avril 2012

J'en ai marre !

Ces temps ci, j'en ai marre. D'un tas de choses. Je pourrais passer mon temps à écrire mon indignation, mais heureusement, je n'en ai ni le temps, ni le talent, et encore moins l'envie. 

Car grande ma lassitude est.

Je suis tellement dégoûté d'un tas de choses, que je n'arrive même pas à écrire un article cohérent et argumenté pour dire quelles sont les choses qui m'énervent et pourquoi. Pourtant ce n'est pas très compliqué. 

Je vais en faire la liste, histoire qu'on déprime tous ensemble : 

 1/ la polémique à 2 balles sur ce professeur qui a "pourri le web".  Je le trouve plutôt ingénieux ce monsieur, moi. Et ça me chagrine un peu de voir les professionnels du web lui taper dessus parce qu'il a détourné leur jouet, et les professionnels de la pédagogie lui taper dessus parce qu'il aurait piégé, voire "méprisé" ses élèves. Après, on peut très bien discuter les conclusions qu'il tire de son expérience, mais pas au point de le traiter de "pourriture" comme j'ai pu le lire je ne sais plus où. Eh les intellos, descendez des hauteurs où vous planez, regardez un peu la réalité au ras du sol : ça ne vous choque pas que 51 élèves sur 65 n'aient pas fait le moindre travail personnel mais aient recopié sur le web ?  Ça ne vous choque pas de savoir qu'il existe des sites de "corrigés" payant, qui ne vérifient rien de ce qu'ils mettent en ligne ?

2/ cette campagne électorale où aucun candidat ne m'a convaincu. Pire, certains me font peur. Ce n'est pas de la "désespérance", ni de la "méprisance", c'est juste du dégoût.

Mais comme j'irai malgré tout voter (ne serait-ce que pour éviter le pire), voici quelques outils  qui pourraient s'avérer utiles, trouvés ces jours-ci sur le web : 
- le comparacteur 2012, pour juger les propositions anonymes des candidats, et voir avec lequel vous êtes censé avoir le plus d'affinités (via Korben)
- le véritomètre d'OWNI, avec son classement réactualisé tous les jours, mesurant le "taux de crédibilité" des candidats
- le promessomètre, qui fonctionne un peu sur le même principe que sur le précédent, en vérifiant si les affirmations avancées par les candidats sont plutôt vraies ou plutôt fausses ; à lier avec le blog Désintox de Libération. A noter : Le monde propose un blog fonctionnant sur le même principe : Les décodeurs

3/ le climat délétère dans lequel nous vivons depuis quelques mois, voire plusieurs années, fondé principalement sur un sentiment d'insécurité instillé par nos gouvernants, et un rejet de "l'autre", visant de plus en plus explicitement les musulmans

4/ le fait qu'à force de le répéter, ça finit malheureusement par rentrer : j'entends de plus en plus de personnes affirmer, qu'en-effet, la justice ne fait pas son travail, est laxiste et qu'il faudrait prendre des sanctions plus sévères... La plupart ont leur solution toute trouvée pour châtier les voleurs, les assassins et les violeurs. L'un veut leur couper la main, l'autre la tête, le troisième autre chose... C'est à qui coupera le plus. Faut-il que nous abdiquions notre humanité pour pas plus de sécurité ?

5/ nos libertés qui s'en vont. Sur internet, mais pas seulement. Et tout le monde semble se voiler la face. Saviez-vous que depuis la loi du 5 juillet 2011 sur les hospitalisations psychiatrique sans consentement, on peut utiliser la psychiatrie pour faire interner les gêneurs ? Oui, en France.

6/ les risques liés au nucléaire : on s'est un peu ému, pendant les quelques semaines qui ont suivi la catastrophe de Fukushima, sur les dangers du nucléaire, la question de son avenir... Un an après, où en sommes-nous ? Le débat a t-il eu lieu ? Non, bien sûr. Les lobbyistes ont bien bossé.

7/ DSK. L'affaire. Les affaires. Entendons-nous bien, je n'en ai rien à f... aire de ses démêlés judiciaires, du feuilleton à rebondissement dont on nous abreuve jusqu'à la nausée depuis des mois. Ce qui me choque, c'est ce que cela révèle sur la façon de penser de certains types dans son genre, pour lesquels les femmes sont du "matériel". 

8/ la polémique sur le tueur de Toulouse : d'après certaines Mme Michu de ce pays (terme générique sammyiesque désignant les personnes s'exprimant sur un sujet auquel elles ne comprennent goutte), il aurait fallu arrêter le tueur avant même qu'il ne passe à l'action ; ces personnes semblant appeler de leurs vœux un État policier, où tout le monde serait surveillé, et donc susceptible d'aller en prison pour avoir eu des pensées "incorrectes", aux yeux de la société du moins.

Ah... on me glisse à l'instant à l'oreille que c'est déjà le cas. Rassurez-vous : la France n'est pas seule à sombrer dans l'indignité. 
"La virtualité des échanges n'est pas synonyme d'irresponsabilité pénale", comme le prouve la condamnation des pédopornographes, a souligné le procureur. "Si des propos excessifs et violents sont de nature à embastiller quelqu'un, les prisons françaises ne seront pas aptes à accueillir tout le monde", lui a répondu Me Baudouin.
Notez au passage qu'une fois encore, la pédopornographie est l'argument indiscutable par essence pour justifier toutes les atteintes aux libertés. Si les pédophiles n'existaient pas, le pouvoir les inventerait.

9/ le communautarisme, soigneusement entretenu et dénoncé par les mêmes personnes, qui font des contorsions incroyables pour ne pas dire "arabe" ou "juif". On retrouve des réflexions sur cette perte de sens des mots, et certains mots devenus tabous du fait du "poids de l'Histoire" dans L'art français de la guerre. Il faudra que j'écrive quelque chose sur ce livre... un jour.
En réaction au "français d'apparence musulmane" du Président de la République, au "femmes d'origine maghrébine" d'un des plus éminents représentant de l'opposition, des petits malins ont concocté le projet "FakeFrench plugin", qui remplace les noms des principaux responsables du parti au pouvoir par "des périphrases stigmatisantes en rapport avec leurs propres origines"

10/ et puis, en vrac, les cathos extrémistes qui font ce qu'ils veulent sans qu'aucun politique ne s'en émeuve, ou alors pas trop fort, car ces gens là votent aussi, la pollution par les pesticides, une certaine forme de syndicalisme pourri, les écrivains xénophobes... je continue ?

***

C'est bon, vous n'avez pas sauté par la fenêtre ? Le pire, c'est que j'ai sûrement oublié un tas d'horreurs auxquelles je vais repenser dans les jours qui viennent, à propos de telle ou telle bêtise proférée par un irresponsable aspirant à d'encore plus hautes irresponsabilités...

Pour faire suite à mon précédent billet, devenez fous si vous ne l'êtes pas encore, fous de joie, fous d'amour, fous volant dans votre drôle de machine... soyez beaux, beaux dans vos pensées, beaux dans vos actes... le monde est triste et moche, on a besoin de beauté et de folie...

Merci de m'avoir écouté.
J'vous dois combien ?  

14 mars 2012

Cela ne nous rajeunit pas


Et hop ! Ce blog a 6 ans. Ce qui commence à faire vieux. Il ne fait pas de doutes que c'est à cause de son grand âge qu'il n'est plus très productif. Oui, bon, d'accord, c'est surtout parce que je suis occupé par ailleurs, mais l'image me plaisait bien.

Je tâcherai d'écrire deux ou trois choses grandes et magnifiques dans l'année qui vient... cela ne m'engage pas à grand chose de dire ça ! Mais la vie personnelle, le travail et Skyrim (oui, dans cet ordre) sont des activités qui passent avant le blog...

Soyez beaux et fous ! Lisez des livres et profitez du soleil, on ne sait pas ce que l'année qui vient nous réserve.





Profitons de cette inutile brève pour saluer un grand monsieur de la BD, Jean Giraud aka Moebius, qui nous a quitté il y a quelques jours. 


29 février 2012

Chronique des joies du 29 février

Aujourd'hui n'est pas un jour ordinaire. Nous sommes, et tu n'auras pas manqué de le noter, attentif lecteur, le 29 février. Pour bien marquer cette journée précieuse et en garder un souvenir qu'ils chériront pendant de nombreuses années, certains choisissent de réaliser de grandes et magnifiques choses, d'accomplir des exploits, de prendre des engagements pour l'avenir. Décider à quel candidat accorder ses suffrages lors du prochain scrutin (ce qui revient à peu près au même que de déterminer lequel est le mieux coiffé), acheter des pinces à linge, se mettre à faire du sport, changer de brosse à dents seront quelques une des décisions prises par nos contemporains aujourd'hui.

Pour ma part, j'ai acheté la Bougie du Sapeur, le fameux quotidien paraissant tous les quatre ans.

Voilà pourquoi, ce matin, j'ai pris 4 euros et le chemin du bureau de tabac de ma rue, et ai demandé d'une voix virile où ne transparaissait pas l'émotion qui m'étreignait cette merveille de la presse occidentale -je ne sais pas si il en existe des équivalents ailleurs dans le monde- et seule authentique source d'information dans cette époque où l'on ne sait à qui se fier ma pauv' dame.

J'ai tout de suite vu que j'avais affaire à un buraliste sérieux. Non seulement il avait le précieux opuscule, mais il paraissait en outre ravi de me le vendre -c'est bien naturel me direz-vous- ayant peur de ne pas en vendre du tout de la journée. J'en suis donc le premier possesseur de mon quartier, ce dont je tire une légitime satisfaction de propriétaire, voire de nanti.

Comme le plus beau des journaux a récemment décidé d'adjoindre à chacun de ses numéros un supplément,  La Bougie du Sapeur Dimanche en 2004 (prochain dimanche dans 20 ans, on a pas fini de trimer), La bougie du Sapeur madame en 2008, je m'attendais à un Bougie du Sapeur enfants, ce 29 février tombant un mercredi. Que nenni. C'est un Bougie du Sapeur coquine que Jean d'Indy et son équipe nous ont concocté. Il fait tout le piquant de ce neuvième numéro.

Serait-il donc à ranger sur le dernier rayonnage de la bibliothèque, hors de portée des mains innocentes, en compagnie des Contes de La Fontaine et du Journal d'une femme de chambre (je parle de Mirbeau, bien sûr... à quoi pensiez-vous donc) ? Je ne le pense pas. N'oublions pas que tout cela est avant tout prétexte à rire, et que la Bougie du Sapeur est sans reproches !